Cristallographie

 

l’étude du diamant de Louis XIV permet de retrouver

« le fil de la pierre »

Et la cristallographie moderne permet de retrouver le cristal d’origine (tracé bleu) du diamant bleu ramené par Tavernier


(détails techniques : optimisation BFDH sur diamant «Hope» indexé aux rayons X à Washington)

      1. Ce cristal est un « rhombicuboctaèdre ».


      2. C’est le probable cristal qui s’est formé à environ 150-200 kms de profondeur dans le manteau terrestre, il y a plus de 1,2 milliards d’années

simulation du diamant originel dans sa gangue de lamproite, une roche volcanique qui s’est injectée violemment (vitesses supersoniques) il y a 1,2 milliards d’années vers la surface terrestre.


A cette époque, l’Inde faisait partie d’un supercontinent perdu : la Rodinia.

Si le diamant est remonté très rapidement depuis ces profondeurs, sa forme cristallographique a été conservée. Tel fut le cas du diamant «Régent» dont le cristal intact fut trouvé en Inde en 1698 :








Mais la majorité des grands diamants ne sont pas retrouvés sous forme de cristaux bien formés, mais plutôt sous forme de masses informes à la surface lisse. Tel fut le cas du Cullinan, le plus gros diamant jamais trouvé :




réplique du diamant ‘Pitt’ (426 cts) trouvé en Inde en 1698, taillé vers 1704 à Londres pour donner le «Régent» (et diverses autres plus petites gemmes)

(Natural History Museum, Londres)

réplique du diamant ‘Cullinan’ (3107 cts) trouvé en Afrique du Sud en 1905.(Muséum national d’Histoire naturelle, Paris)

On y retrouve un cristal assez bien formé (à gauche) mais aussi des masses arrondies (au milieu) et des «poires» qui traduisent les déformations plastiques subies par le diamant durant son passé géologique.

Le diamant n’est stable qu’en dessous de 150 kilomètres de profondeur. À des pressions et températures plus faibles, il se transforme très rapidement en une masse noire, opaque et friable : c’est du graphite.


Si la remontée du diamant est suffisamment rapide, le diamant conservera ses formes cristallines d’origine : ce fut le cas du diamant «Pitt».


Par contre, si la remontée du diamant est trop lente, le diamant se décompose voire même se déforme. Tel un glaçon au soleil, il perd de son volume, ses arêtes s’arrondissent. A cause de son ascension, il peut même s’étirer (comme un chewing-gum !). La présence de contours lisses autour du «Cullinan» témoigne de cette corrosion. D’autres ont des formes en «poire».


Quant au diamant bleu, on ne sait pas sous quelle forme il fut récolté par les mineurs indiens : cristal ou masse corrodée ?


Comme les mines de grands diamants de couleur d’Inde semblent épuisées, il nous faut aller voir dans les mémoires de Tavernier. Il nous a dessiné quelques diamants bruts qu’il a acheté en Inde :

A cause de la dérive des continents, ce supercontinent s’est fragmenté et réassemblé depuis pour donner un nouveau supercontinent, la Pannotia, il y a environ 600 millions d’années. Ce mécanisme a recommandé pour donner la Pangée (il y a 300 millions d’années).


C’est la dérive des continents qui a isolé l’Inde et l’a ensuite fait remonter et collisionner l’Asie avec formation de la chaîne de montagnes de l’ Himalaya.

La Rodinia, il y a 1 milliard d’années

La Pannotia, il y a 550 millions d’années

La Pangée, il y a 250 millions d’années